Kaamelott 2 : Cette suite tant attendue déçoit amèrement (et on comprend pourquoi)

Après quatre années d’attente fébrile, Kaamelott deuxième volet partie 1 arrive enfin dans les salles obscures françaises. Alexandre Astier revient avec ses personnages cultes dans une production ambitieuse qui divise malheureusement les spectateurs. Cette suite tant attendue suscite des réactions mitigées, oscillant entre nostalgie bienveillante et déception profonde.

Le réalisateur propose une œuvre visuellement soignée mais narrativement décevante. Les fans de la première heure découvrent un univers transformé, bien éloigné des saynètes hilarantes qui ont fait le succès de la série télévisée originale.

Un casting impressionnant mais une narration éclatée

L’intrigue reprend après la destruction du château légendaire. Arthur Pendragon et Guenièvre trouvent refuge chez les parents de cette dernière en Carmélide. Le roi sombre dans une mélancolie profonde depuis la fuite de Lancelot, perdant tout intérêt pour les affaires du royaume.

Alexandre Astier développe simultanément plusieurs fils narratifs qui s’entremêlent difficilement. La quête du Graal devient urgente pour sauver le royaume, tandis que de jeunes chevaliers partent prouver leur valeur. Parallèlement, Karadoc partage des rêves récurrents avec la Dame du lac, Lancelot vit en ermite dans les ruines paternelles, et un trio de magiciens fouille sous les décombres de Kaamelott.

Personnages principauxSituation dans le filmImpact narratif
ArthurDépression après la destructionFaible
LancelotErmite dans les ruinesMoyen
KaradocRêves mystérieuxFaible

Cette multiplication des intrigues nuit à la cohérence générale. Les différentes histoires évoluent de manière indépendante sans véritable point de convergence, créant une sensation de dispersion narrative particulièrement frustrante.

L’humour Kaamelott sacrifié sur l’autel de l’épique

Le ton sombre domine largement cette nouvelle production cinématographique. Les moments d’humour iconiques de la série télévisée laissent place à une ambiance pesante et mélancolique. Fini les éclats de rire provoqués par les répliques cultes de Kadoc, les obsessions culinaires de Karadoc ou les chansons folkloriques mémorables.

Quelques apparitions sauvent malgré tout le spectacle :

  • Guillaume Gallienne dans le rôle d’Alzagar apporte une bouffée d’oxygène
  • Alain Chabat incarne avec brio le duc d’Aquitaine
  • Le trio magique Conle, Elias et Merlin préserve l’esprit original
  • Les interventions d’Ygerne de Tintagel réveillent la nostalgie

Alexandre Astier persiste dans sa volonté de transformer son univers burlesque en épopée grandiose. Cette ambition démesurée transparaît notamment dans les tirades larmoyantes d’Arthur face aux chevaliers récalcitrants. Le réalisateur privilégie le spectaculaire au détriment de l’authenticité qui faisait le charme originel de Kaamelott.

Des qualités techniques qui ne compensent pas les faiblesses scénaristiques

Visuellement, la production impressionne par son ampleur et sa qualité technique irréprochable. Les décors soignés et la photographie léchée témoignent d’un budget conséquent et d’une ambition artistique certaine. Le style dialogue reste fidèle à l’univers Astier, préservant cette signature linguistique si particulière.

Le casting élargi inclut même les enfants du réalisateur, démontrant l’aspect familial de cette production. Malheureusement, ni les moyens techniques considérables ni la distribution pléthorique ne parviennent à masquer les défaillances narratives fondamentales.

Le rythme poussif et la longueur excessive transforment le visionnage en épreuve d’endurance. L’absence de Perceval, incarné par Franck Pitiot, prive le film d’un personnage fédérateur essentiel à l’équilibre de l’ensemble. Cette déception amère contraste douloureusement avec l’enthousiasme suscité par l’annonce de cette suite tant espérée.