La célèbre manufacture française de verrerie traverse une période décisive de son histoire. Après avoir échappé de justesse à la liquidation en avril 2024, l’entreprise orléanaise mise désormais sur la participation citoyenne pour consolider sa renaissance. Cette initiative de financement participatif représente un tournant majeur pour la marque iconique qui fête ses quatre-vingts années d’existence.
Les 243 collaborateurs qui ont repris l’entreprise en coopérative cherchent à réunir cinq millions d’euros pour garantir la pérennité de leur activité. Cette campagne s’adresse directement aux particuliers français, offrant une opportunité rare d’investir dans un patrimoine industriel national reconnu.
Les modalités d’investissement dans Duralex
La plateforme Lita.co héberge cette opération de crowdfunding industriel sous forme de titres participatifs. Ces instruments financiers hybrides combinent les caractéristiques des actions et des obligations, sans octroyer de droits de vote aux assemblées générales. Cette formule s’adapte particulièrement bien au statut coopératif de l’entreprise.
Les montants d’investissement s’échelonnent de 100 euros minimum à 5 millions d’euros maximum par participant. François Marciano, directeur général de la société, précise que cette flexibilité permet d’accueillir tous les profils d’investisseurs, des particuliers modestes aux institutionnels.
| Caractéristiques | Détails |
|---|---|
| Montant minimum | 100 euros |
| Montant maximum | 5 millions d’euros |
| Rendement annuel | 8% |
| Durée | 7 ans |
| Avantage fiscal | 18% la première année |
L’avantage fiscal de 18 % la première année constitue un élément attractif de cette proposition. Pourtant, il convient de rappeler que ces placements ne bénéficient d’aucune garantie et que la perte totale du capital reste possible en cas de difficultés majeures.
Rendements et risques de cet investissement participatif
Le taux de rémunération fixé à 8 % annuels pendant sept ans dépasse largement les rendements des placements traditionnels actuels. Cette attractivité financière s’accompagne toutefois de risques inhérents à tout investissement dans une entreprise en redressement.
François Marciano reconnaît ouvertement ces enjeux : si Duralex ne parvient pas à reconquérir sa clientèle ou à atteindre ses objectifs commerciaux, les investisseurs pourraient perdre leurs capitaux. Néanmoins, la trajectoire actuelle respecte le plan de sauvegarde validé par le tribunal de commerce, ce qui constitue un signal encourageant.
Cette démarche s’inscrit dans une logique de consommation responsable où les citoyens soutiennent directement les entreprises qu’ils souhaitent voir perdurer. Les risques minimisés selon la direction ne doivent pas occulter la nécessité d’une analyse personnelle approfondie avant tout engagement financier.
Projets de développement et ambitions futures
L’argent collecté servira principalement à moderniser l’outil industriel et développer de nouvelles gammes. Après plus de vingt-huit années sans renouvellement majeur de ses collections, la verrerie prépare des créations inédites qui devraient voir le jour prochainement.
Les investissements porteront sur :
- L’acquisition de nouveaux moules de production
- La modernisation des équipements industriels
- Le développement de collaborations stratégiques
- L’innovation produit et design
La récente collaboration avec La Poste et Stéphane Bern illustre cette volonté de diversification. Avec un chiffre d’affaires attendu de 33 millions d’euros cette année, l’entreprise vise 35 millions pour retrouver l’équilibre, puis 39 millions d’euros d’ici 2030. Ces objectifs ambitieux nécessitent des moyens financiers conséquents que seule une levée de fonds réussie pourra apporter.


