Comment être serein ?
Être serein demande de la conscience
Nous nous faisons piéger par un passé que sans cesse nous projetons dans le futur. Être serein est alors une gageure.
Ne pas pouvoir être serein nous semble même normal
À titre d’exemple, prenons une situation représentative, la panne de la voiture juste avant de se rendre à un rendez-vous crucial.
- Si la voiture refuse de démarrer au moment où nous tournons la clef de contact, cette situation crée un effet de surprise !
Nous n’y croyons pas, nous hallucinons, ce qui nous pousse à nous acharner sur la clé du démarreur pour tenter de démarrer la voiture.
- Passé l’effet de surprise, l’émotion la plus courante est la colère.
Colère contre cette voiture qui nous empêche de réaliser notre objectif en refusant de démarrer. Cette colère pouvant s’exprimer en reproches envers celui qui n’a pas fait la révision de la voiture. Les réactions s’enchainent, dès qu’être serein est impossible.
La vie est une longue suite de situations où être serein nous semblerait presque anormal tant ce qui nous arrive est jugé comme inadmissible
L’ennuie de la routine, un trait de caractère, une maladie, un accident, une parole blessante, un aléa comme licenciement ou panne de voiture.
Être serein demande de s’échapper du piège du passé
Ce piège revient à être coincé dans une équation infernale anti-sérénité.
- Je suis uni à ce qui ne me convient pas : une panne de voiture.
- Je suis séparé de ce qui me convient : une voiture qui démarre.
Mais si la voiture démarre, le piège ne joue pas direz-vous ? Si, tant que nous vivons au passé, le piège est en place, prêt à se refermer sur nous !
Au moment où nous sommes sur le point d’actionner le démarreur, nous avons déjà projeté le passé dans le futur :
- La voiture a déjà démarré dans le passé, nous projetons qu’elle démarrera encore à l’avenir.
C’est cette erreur qui nous coince dans l’équation infernale anti-sérénité.
Cette erreur nous conduit sans cesse vers les mêmes émotions et comportements que nous ne parvenons pas à dépasser.
Pourquoi certains aspects de la vie peuvent nous sembler banaux ?
Parce que nous projetons le passé dans le futur. Ce qui nous donne une telle impression de déjà vu que ça finit par devenir terriblement ennuyeux.
Ce processus annihile notre pouvoir créatif !
Pourquoi en arrivons-nous à ne pas nous aimer sur certains points ?
Sans doute, car nous avons assimilé une certaine norme sociale dans le passé à laquelle nous peinons à nous conformer.
Ceci crée une souffrance que nous tentons tant bien que mal de cacher derrière un masque socialement acceptable.
Pourquoi certaines douleurs physiques finissent par nous « taper sur le système » ?
Sans doute avons-nous idéalisé une vie sans cette douleur, ce qui ajoute à la douleur physique beaucoup de douleur morale !
Être serein en permanence, c’est sortir de l’équation infernale !
Pour se libérer ainsi du passé, une maxime peut nous aider :
Ne demande pas que les événements arrivent comme tu le souhaites, mais souhaites-les comme ils arrivent et tu seras heureux !
« Ah bon ! Je dois me réjouir d’une panne de voiture qui va me faire rater un rendez-vous important, crucial pour mon avenir ? »
Se réjouir est peut-être un peu excessif, mais accepter ce qui est, sans jamais se résigner, est certes l’attitude la plus juste.
- Sans cela, être serein dépend des évènements ou plutôt de ce que nous en pensons, ce qui nous piège dans l’équation infernale.
Un être serein, le serviteur d’un roi, avait coutume de dire : « Tout est pour le mieux »
Cette litanie, qu’il récitait tel un mantra à chaque aléa, avait le don d’exaspérer le roi. Un jour, le roi se blesse un doigt en coupant une branche. Le disciple laisse échapper :
- « Tout est pour le mieux, oh mon roi ! » Ce fut la fois de trop.
Le roi le conduisit au bord d’un puits profond et sec et lui dit :
« Si je t’envoie au fond de ce puits, tout sera-t-il pour le mieux ? » Le disciple répondit imperturbable :
- « Tout est pour le mieux » ! Et il se retrouva au fond du puits !
Sur ce, le roi l’abandonna à son sort, mais il se fit capturer par une bande de sauvages en traversant la forêt pour retourner chez lui. Ces cannibales envisagèrent de le sacrifier à leur déesse, mais, voyant qu’il était blessé à un doigt, ils y renoncèrent. La déesse réclamait des sacrifiés parfaits.
- Relâché en pleine jungle, le roi se souvint de son serviteur.
Pris de remord, il retourna au puits pour le libérer. Une fois le serviteur tiré d’affaire, le roi lui conta sa mésaventure et comment son pouce blessé lui avait sauvé la vie. Il approuva le « tout est pour le mieux » du serviteur, mais pris d’un doute il ajouta :
- « Tout est pour le mieux » a marché pour moi, mais pas pour toi ? »
Le serviteur lui répondit :
« Il a aussi fonctionné pour moi, car si j’avais été capturé avec toi par les cannibales, ils m’auraient certainement sacrifiés à leur déesse, car mon corps, à leurs yeux, n’aurait comporté aucune imperfection. »
Conclusion
Pour vivre libre et être serein, acceptons ce qui est
- Notre capacité à tout voir est trop limitée pour décider de ce qui est un bien ou un mal. Aussi, acceptons de bon cœur ce qui est, puis trouvons la réponse la plus juste.
Ce qui revient à aimer inconditionnellement notre vie pour vivre sans peur artificielle et être serein en permanence.
Si j’accepte que la voiture soit en panne au moment où elle est en panne, il n’y a plus de piège, ni d’équation infernale, juste de la maitrise de soi.
- La maîtrise de soi me donne la ressource pour envisager une solution alternative pour me rendre à ce rendez-vous.
- Mais combien même serait-ce impossible, l’être serein s’attend à ce que la vie lui donne quelque-chose de plus important.
La vie nous conduit sur un chemin d’éveil à nous-mêmes destiné à nous faire croître humainement. Ce qui est plus important que de conserver dans l’immédiat son boulot, son doigt ou sa réputation de ponctualité.
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