Cesser d’être victime
Comment cesser d’être victime des autres ?
Comme un champion sportif, l’entrepreneur s’expose
Certains champions peuvent alterner les périodes d’exaltation et de dépression. Un comédien peut être excellent, puis douter et être moins sollicité. Bien vivre ces moments nécessite de cesser d’être victime des autres.
- Quand une personne est admirée pour ce qu’elle fait, la réussite est grisante et inquiétante.
- Il suffit d’une défaillance pour qu’elle se rende compte que cette admiration était factice.
Beaucoup continuent à bien la considérer. D’autres, pour des raisons morbides qui leur sont propres, accueillent avec joie l’opportunité de « lui régler son compte ».
Pour cesser d’être victime de la malveillance, prêtons lui moins le flanc
Soyons observateurs ! Le succès a beaucoup de pères, mais l’échec est orphelin. Autrement dit, l’être humain a tendance à se défausser sur les autres en cas d’échec et à revendiquer les succès. C’est une tendance naturelle acquise au berceau.
Cette tendance fait que bien des personnes hésitent à sortir du lot de peur de subir le rejet des autres en cas d’échec. Lorsqu’elles entreprennent, une part considérable de leur énergie est mobilisée pour emporter l’adhésion et éviter les attaques malveillantes.
Certaines personnes ont peur également que réussir leur apporte des ennuis. Elles tentent de rester dans la masse pour éviter de trop se faire remarquer. C’est dommage, car prêter le flanc à la critique bloque la possibilité d’exprimer ce que nous avons d’unique.
Cesser d’être victime, c’est savoir déjouer ce processus
Personne ne peut réellement mettre de barrière à notre vie, les barrières sont avant tout créées par le mental.
- Pour déjouer le mental, il s’agit de revenir à la réalité !
Pour cesser d’être victime, acceptez par avance tout ce qui va se produire
Chaque fois que nous agissons, nous prenons un risque : échouer. C’est comme cela ! Quand nous l’acceptons par avance, c’est libérateur. Nous pouvons alors augmenter nos chances de réussir.
Si ça ne marche pas, il ne faut pas s’en formaliser. Ayons à l’esprit que ceux qui veulent absolument réussir tout ce qu’ils entreprennent agissent peu. En envisageant la réussite ainsi, ils veulent tout anticiper pour être sûr de ne pas échouer.
- Ce qui complique l’action !
A contrario, ceux qui entreprennent avec audace ne se formalisent pas en cas d’échecs. Ils ne prêtent pas le flanc à la critique en ayant honte de leurs insuccès. Ils savent que ceux-ci ne sont que momentanés. Ils fonctionnent par statistiques. Sur 10 projets, ils ont échoué peut-être 8 fois et 2 projets ont réussi. Ils oublient les échecs, capitalisent sur les succès et passent au projet suivant.
Ces personnes finissent par ne plus culpabiliser du tout en cas d’échec. Ce qui compte c’est de continuer à avancer pour engranger des réussites, des expériences, des compétences et tenter de nouvelles aventures.
- Vécu ainsi, la vie devient un jeu.
Pour cesser d’être victime, acceptez votre vie que vous vivrez comme un jeu
En cas d’échec, nous subirons des reproches injustes ou parfois justifiés. Quand la réussite est là, des jalousies ou des louages justes ou suspectes s’expriment. Chaque fois que nous accorderons de l’importance à ce cinéma, nous subirons l’équation infernale de la victime. Celle-ci est toujours :
- Unie à ce qui ne lui convient pas : des jalousies ou reproches, …
- Séparée de ce qui lui conviendrait : Reconnaissance ou compassion des autres, …
Déjouer ce scénario prend du temps, mais en prendre conscience est la première étape vers « la libération ».
Cesser d’être victime du scénario de l’équation infernale demande d’accepter de tomber dans ce scénario
Quand nous tombons dans ce scénario, nous avons le sentiment d’avoir révélé une faiblesse aux autres. La honte et la culpabilité peuvent nous pousser à réagir par la colère, la confusion ou la perte de nos moyens. Ce qui peut provoquer le rejet ou l’ironie d’autrui. Ce qui vient renforcer le sentiment de culpabilité.
- Ce processus peut sembler infernal, mais le comprendre c’est déjà commencer à s’en rendre libre.
Pour sortir de cette équation infernale, le premier réflexe est d’accepter de s’être laissé piéger par son propre mental. Tel un mauvais génie, celui-ci nous a convaincu que nous étions mauvais. Le regard de l’entourage est venu confirmer ce verdict sans appel. Nous avons donné du crédit à tous ces messages venant attester que l’idéal de qualité de notre action était loin d’être atteint.
En fait c’est notre idéalisme, renforcé par l’attente des autres, qui cause la honte et la culpabilité, pas la situation en elle-même. Cette prise de conscience est un énorme pas sur le chemin de la libération.
La deuxième action à mener pour cesser d’être victime est de rester ou de redevenir le même
Lorsque nous percevons le mépris ou le contentement dans le regard de ceux qui nous ont vu échouer, nous pouvons nous sentir mal à l’aise face aux rejets ironiques et supérieurs des anciens « amis ». De gagnant fréquentable, certains nous classent désormais dans les loosers indignes de leur intérêt. Au point parfois de nous lancer quelques piques pour bien nous le faire sentir.
L’action à mener, pour que les autres aient moins de pouvoir sur nous, est de devenir notre meilleurs ami. Tant que nous agissons envers nous-même comme un ennemi qui veut nous faire honte à chaque fois que « nous ratons » un idéal, les autres adoptent la même attitude.
Accepter notre vie, c’est-à-dire être notre meilleur ami, protège de nos ennemis
Là où il y a de la lumière, les ténèbres ne peuvent pas pénétrer. Un monde de peur n’existe pas pour celui qui est son meilleur ami !
Autrement-dit, cesser d’être victime consiste à continuer à s’apprécier soi-même dans les hauts et les bas
C’est une façon de découvrir la valeur de l’être quoi que nous réussissions ou rations par ailleurs. Cette nouvelle façon d’entrer en relation avec soi-même éveille notre conscience. Cette attitude n’est plus motivée par une volonté de toute puissance ou la recherche d’un gain pour retrouver une efficacité perdue.
Le but n’est plus matériel, le gain recherché est seulement intérieur
Lorsque l’Homme ou la Femme se transforment de façon que se réalise peu à peu l’union de leur moi avec leur être essentiel, ils se mettent à servir la Grande Vie. L’action devient pure action. Elle est plus juste, donc plus efficace même si ce n’est surtout pas le but premier recherché.
Cesser d’être victime des autres, quelques exemples
Ce jeune homme issue d’une famille de fervents catholiques a passé son enfance dans le scoutisme
- Sous la responsabilité d’un prêtre à la personnalité charismatique.
- Prêtre vénéré de tous qui l’a abusé sexuellement pendant 3 ans.
Il était impossible de dénoncer cette figure d’autorité invitée régulièrement dans la famille.
- L’enfant a grandi tout en gardant ce lourd secret durant 15 ans.
A l’occasion d’un conflit avec sa mère, qui lui reprochait ses fréquentations féminines, est sorti :
Mon éducation sexuelle a commencé à 10 ans, avec le père…
Cesser d’être victime, c’est sortir de la honte en acceptant de dire la vérité
- Son soulagement n’a été que de courte durée.
- Sa mère lui fit jurer de se taire sans informer son père.
Le jeune homme s’est tu encore quelques années.
Il s’est marié, a eu un enfant et il a divorcé. A 32 ans, il s’est écroulé et il a entamé une thérapie. Sa thérapeute s’est aperçue qu’il portait un secret traumatisant et l’a incité à en parler. Ils ont décidé d’organiser une rencontre avec ses parents.
- A cette occasion, son père n’a prononcé qu’une parole : « Tu es majeur maintenant ! »
Voyant que ses parents préféraient rester dans le déni, il a rompu avec eux
- Il a créé un collectif de personnes qui ont été victimes de ce prêtre.
L’évêque de la région a proposé une rencontre. Le jour du rendez-vous, c’est l’adjoint de l’évêque qui l’a reçu. Les yeux dans les yeux, il lui a affirmé que le prêtre coupable avait été déplacé. Qu’il ne serait plus jamais au contact d’enfants.
Renseignement pris, ceci s’est avéré être un gros mensonge… bénéfique
- Ce jour-là, cet homme a su qu’il n’aurait plus jamais peur de parler.
- Que personne ne pourrait plus l’obliger à se taire !!
Il sait remarié avec une femme avec laquelle tout semble aller pour le mieux. Il a réuni dans son collectif toutes les victimes de ce prêtre. Ensemble, ils vont combattre les mensonges sur la pédophilie dans l’église. La honte a changé de camp.
Cesser d’être victime fait disparaitre honte, culpabilité et peurs
Quand ce poids psychologique est porté à la lumière, il semble qu’un déclic se produise. Le peur tombe et nous reprenons notre vie en main. La peur change de camp quand les autres se rendent compte qu’il n’ont plus aucun pouvoir sur nous.
- Cesser d’être victime des autres et de son histoire, c’est être libre.
Cette jeune femme se destinait à être médecin
La veille de Noël, interne, sa charge de travail est phénoménale
Elle s’organise pour se libérer pour 13 h le lendemain et rejoindre sa famille pour un bon repas de Noël. Sa mère voudrait lui remettre son cadeau en main propre.
Parmi ses 20 patients, il y a celui de la chambre 712
- C’est un homme de 60 ans, charmant, qui a été hospitalisé pour un poids sur la poitrine.
Une tumeur a été détectée entre les deux poumons. Légèrement diabétique, s’étant plaint de petites douleurs dans la poitrine, cet homme semble en forme.
Diagnostiquant une minime infection, la jeune femme note de prescrire des antibiotiques par précaution. Prise par le temps, elle n’y pense plus et quitte son service très tard dans la nuit.
Le lendemain en reprenant son service, elle se dit, mince la 712, les antibiotiques
- Elle accoure dans la chambre.
- Le patient se lève pour l’accueillir !
« Ouf, il est en pleine forme ! »
Comme prévu, la jeune interne se libère à temps pour être avec sa famille à 13 h
Sa mère peut lui offrir son cadeau, elle n’a pas le temps d’ouvrir le paquet. Son téléphone sonne, une infirmière affolée lui annonce que le patient de la chambre 712 a perdu connaissance :
Que fait-on ? Lance-t-on la procédure de réanimation !
La jeune femme s’entend crier : « Évidemment, ranimez-le !! »
Ça raccroche. Ses parents ne disent plus rien. Le noël est gâché…
Elle passera l’après-midi à tenter d’avoir quelqu’un en ligne au téléphone, pour prendre des nouvelles de son patient
- Quand elle y parviendra, elle apprendra que l’homme est décédé et que sa famille était venue lui rendre visite.
Elle repasse en boucle tout ce qu’elle aurait du faire et qu’elle n’a pas fait !
- Abusée par l’apparente bonne forme de ce patient.
- Privilégiant sans doute son Noël au détriment du patient.
Le visage du patient de la chambre 712 est resté gravé à jamais dans sa mémoire
- Pendant des semaines, cette jeune interne en a fait des cauchemars.
- Elle a envisagé d’arrêter médecine.
La jeune femme se sentait coupable d’être passée à côté de quelque chose.
Elle avait trop honte d’elle-même, trop peur de revivre une situation similaire et de mal la gérer à nouveau.
La famille du patient ne lui en a pas voulu. Ce qui l’a aidé à cesser d’être victime de ce patient, de cette situation
Cette jeune femme s’est dit qu’un docteur n’était pas une personne toute puissante et infaillible. Cesser d’être victime de cette situation demandait d’accepter ce fait. La honte, la culpabilité et la peur ont disparu.
- Peu-à-peu, le souvenir du patient de la chambre 712 s’est estompé.
- Elle a oublié son nom, pas le n° de chambre, ni son visage.
Dès qu’il a su marcher, ce jeune homme a joué au ballon
A l’adolescence, il voulait entrer au club de foot de sa ville. Les responsables n’en voulaient pas, il le trouvait trop petit
- Une relation de son père impose ce garçon au club qui accepte. Il ne le regrette pas. Très vite ce garçon devient le meilleur joueur de l’équipe.
Quelques années plus tard, l’entraineur de l’équipe espoir, celle des joueurs qui peuvent devenir des pro., le repère.
Cet entraineur avec son œil de verre, sa carrure, sa taille, ses grosses mains fait penser à un boxeur déchu. En face de soi, il fait flipper
- Il propose au jeune homme d’intégrer l’équipe espoir.
- Son rêve se réalise, mais…
Quand l’équipe perd, l’entraineur débarque dans le vestiaire, trouve des boucs émissaires… et il frappe. Étant le meilleur joueur de l’équipe, ce jeune homme ne se fait jamais tabasser.
Ses copains de 16 ans n’ont pas cette chance. Ils s’écroulent sous les coups de poing de l’entraîneur qui leur reproche de mal jouer. Lors d’un match important, à la mi-temps l’équipe perd un but à 0. L’entraineur insulte tout le monde dans le vestiaire. À la reprise, les joueurs sont tellement stressés qu’ils perdent à nouveau. L’entraineur entre dans le vestiaire furieux :
- Le gardien de but et 3 autres joueurs sont frappés… et ne disent rien. Personne ne dit rien.
- Encaisser les coups, plutôt que riposter, montrer qu’on est un dur !
Un joueur se rebiffe : « Ça va comme ça, je me casse !! » Le jeune homme approuve intérieurement,… À la réflexion, il se reprend, … ce camarade ne sera jamais professionnel.
Quelques années plus tard, ce jeune homme est passé professionnel
Il pense souvent à son entraineur de jeunesse. S’il le recroisait, « il se le ferait » pour venger les copains et expier la honte de n’avoir pas bronché !
- Un jour, à l’issue d’une victoire où il a marqué deux buts, un homme le demande dans le vestiaire.
Le jeune homme est assis sur un banc et vient vers lui son entraîneur de jeunesse : « Voilà, c’est maintenant !! », se dit-il. L’entraineur lui adresse la parole : « Dis-moi Gilou, tu veux bien me donner ton maillot ! »
Le jeune homme se lève, ôte son maillot sale et déchiré ! Il lui tend sans un mot et se dirige vers la douche. Cet entraîneur n’occupera plus jamais ses pensées. Cesser d’être victime de cette histoire demandait ce lâcher-prise.
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