Relations interpersonnelles
Toute forme de connaissance dépend nécessairement du sujet qui perçoit
Nos relations interpersonnelles sont régies par cette loi
D’un coté, les choses sont telles qu’elles sont en elles-mêmes. D’un autre côté, il y a ces mêmes choses telles que nous les percevons
- Ce que nous pouvons faire, c’est élever notre niveau d’attention.
Ainsi, sur la base d’une conscience de plus en plus éveillée, nous pourrons voir de mieux en mieux les choses telles qu’elles sont.
- Ceci dit, il semble difficile de voir les choses avec totale neutralité.
Par exemple, à partir d’une même photo, un occidental, un africain, un jeune enfant ou un adulte ne verront pas nécessairement la même chose.
MA RÉALITÉ N’EST PAS LA RÉALITÉ
Suivant que vous montriez cette image en occident ou dans une village de la brousse africaine, les personnes ne verront pas la même chose !
En coaching ou en formation, mes clients prennent conscience que leur perception de la réalité est partielle ou colorée par leur passé
Ils réalisent que ce qu’ils voient n’est pas la réalité, mais bien leur réalité.
- Je leur demande alors de s’efforcer de voir les choses comme si c’était la première fois.
Comme des enfants, ils finissent par s’émerveiller de voir apparaître des choses qu’ils n’avaient pas pu voir de prime abord.
- Ils réalisent alors que chaque point de vue a sa valeur.
Améliorer les relations interpersonnelles consiste à accepter par avance les perceptions des autres
Ayons confiance dans notre propre point de vue, tout en admettant que celui des autres puissent être tout aussi valable
Pour de bonnes relations interpersonnelles, les points de vue ne devraient pas être opposés, mais vus comme complémentaires.
« Je n’ai pas pu m’empêcher de reprendre un collègue qui avait parlé à un client comme un poisson pourri.Ce collègue m’a répondu sèchement : « Je sais ce que j’ai à faire ». Tout de même, on ne parle pas à un client comme ça ! »
- Chacun a une perception des choses qui lui est propre.
- Chacune de ces perceptions peut être utile à l’entreprise.
Certaines de ces perceptions vont voir le client comme la perle précieuse à valoriser car elle fait vivre l’entreprise.
D’autres, comme quelqu’un qui abuse des largesses de l’entreprise d’où certaines limites à indiquer fermement.
C’est une autre interprétation de la réalité, c’est tout. Pourquoi les opposer ? Ces deux réalités ont leur place.
Soigner ses relations interpersonnelles, c’est se rappeler que le monde réel, est parfaitement indépendant de la façon dont nous le percevons
- Ce qui veut dire que le monde réel nous est inaccessible.
Que voyons-nous ? Un monde créé à partir de nos perceptions.
C’est pourquoi, il est si important de se mettre à la place des autres pour tenter de voir comment ils voient.
Enrichir nos relations interpersonnelles consiste à se mettre à la place plutôt que de considérer notre vérité comme supérieure ou inférieure à celle de l’autre
Des relations interpersonnelles bonnes et efficaces supposent de bannir toute critique ou jugement des autres
- La seule chose à faire est de les comprendre.
- Ce qui revient à se mettre à leur place pour voir comme eux.
Ce qui demande un effort, car lâcher son point de vue pour voir comme l’autre demande de lâcher un conditionnement.
C’est pourquoi le coaching agir efficace insiste tant sur le développement de l’attention
Attentif, à nous-même, attentif aux autres, nous parvenons à un niveau de compréhension de plus en plus élevé de notre environnement.
Plus nous comprenons, plus notre action est juste et plus nos relations interpersonnelles sont bonnes.
Remarque
En ce qui concerne l’image plus haut, un occidental aura tendance à voir un adulte et un enfant dans une maison regardant par une fenêtre dehors.
Alors qu’une personne vivant dans un village reculé en pleine brousse africaine verra plutôt une adulte et un enfant s’abritant du soleil à l’ombre d’un palmier.
- Remarquez que passer d’un point de vue à l’autre n’est pas si facile… puis on y arrive de mieux en mieux.
Bonjour,
Merci pour votre article qui montre bien qu’il est impossible de voir à 100% la même chose que l’autre, mais que pour autant nous pouvons avoir raison tous les deux.
Par exemple l’interprétation des résultats d’une entreprise à partir de ses états comptables peut donner lieu à des conclusions différentes selon que ceux-ci sont étudiés par un financier, un expert en marketing ou un actionnaire.
L’un peu considérer que l’entreprise est en pleine croissance, l’autre, qui regarde les mêmes états comptables, qu’elle stagne. Pendant ce temps, sur la base du même rapport l’actionnaire décide que c’est le moment de vendre ses actions, pendant qu’un autre investisseur, après avoir lu le même rapport, que c’est le moment d’acheter.
Les documents financiers sont les mêmes pour chacun qui les interprètent et réagit différemment. Il est donc bien vrai, comme le montre votre article, que chacun voit une réalité qui peut être très différente de celle vue par quelqu’un d’autre. Et que même s’il voit la même réalité, il peut en tirer la conclusion d’une décision à prendre radicalement différente de celle que l’autre aurait pris.
C’est toute la complexité du métier de dirigeant. Laisser s’exprimer lors d’une décision importante tous les points de vues en mettant tous les membres du comité de direction à l’aise pour que chacun s’exprime.
Faire comprendre qu’il ne s’agit pas de faire du conformisme, mais que chacun est libre de s’exprimer même si son point de vue est très différent des autres ou de celui du chef.
La somme des points de vues sur une situation est la meilleure façon de se rapprocher de la réalité qui jamais n’est totalement accessible comme le précise votre article.
Ensuite, le chef aura certainement à trancher, si jamais l’expression des points de vue de chacun ne permet pas d’arriver à une décision évidente. Au moins, une carte commune de la situation se sera dessinée en laissant les points de vues s’exprimer librement !
Samuel.
Samuel, merci pour ce commentaire, que dis-je votre texte qui illustre bien la pertinence d’utiliser les différences de perspectives pour animer un comité de direction ou respecter les choix d’un investisseur.
Qui d’autre voudrait commenter cet article ? Qu’en pensez-vous ? Avez-vous un exemple à proposer dans le domaine professionnel ou personnel ?
Bonjour,
Permettez-moi de vous faire une remarque sur cet article que vu la complexité et la perturbation permanente que l’entreprise essaie de survivre actuellement, l’organe décisionnel d’une entreprise doit prendre des décisions presque toujours en urgence.
Comment gérer alors le temps nécessaire pour ne pas rater un contrat par exemple si tous les membres de l’équipe ont des idées différentes et mêmes opposées sur la réalisation de ce travail?
Merci Harinaivo de donner cette belle occasion de préciser « mon point de vue » !
En ce qui concerne une équipe et ses membres, si aucune décision n’arrive à émerger après que tous les points de vue se soient exprimés, le chef aura à trancher.
Quand les collaborateurs se font confiance, s’écoutent sans se flatter d’avoir raison et revoient facilement leur point de vue, ça va vite avec l’avantage d’une grande fiabilité.
Par exemple, le directeur commercial a l’opportunité d’une énorme commande. Ce prospect lui demande par contre s’il peut le livrer impérativement pour telle date.
Si c’est la culture de l’urgence qui prime, il accepte. Si c’est la culture de l’action efficace qui prime, il interrogera son homologue de la production pour négocier la date.
Ce qui suppose que chacun fasse confiance à l’autre et admettre que chaque point de vue est nécessaire pour sécuriser la décision. Ce qui je le répète va très vite avec l’avantage de la fiabilité dans la mesure où cette culture de l’action efficace est acquise.
Qui d’autre nous donnera son point de vue ou un autre exemple ?
Damien
Je vous invite à lire équipe performante qui détaille tout ceci.
Bonjour, intéressant de bien expliciter. J’ai deux questions :
– je n’ai pas trouvé le palmier : peux tu nous dire où il se trouve et comment tu as vérifié cette perception des habitants d’un village reculé dans la brousse ?
– Il y a un gap entre comprendre une situation et savoir agir, réagir, intervenir. Sauf à ce que ce soit TOUTE l’équipe qui prenne conscience de l’utilité à développer son attention. et donc sa tolérance, acceptation etc. Sinon, seul dans une équipe à développer son attention revient souvent à se faire damer le pion par des personnes très centrées sur elles-mêmes et en général, bcp plus puissamment spontanées.
Merci Annie pour ton commentaire et tes questions de clarification.
Je ne sais pas si Fred Kofman a validé cet exemple. Par contre, j’ai testé sur des images similaires.
Met toi dans la peau d’une personne qui vit parmi les palmiers. Le trait vertical est le tronc et les autres forment les feuilles. Le rectangle devient un soleil dont les personnages s’abritent à l’ombre du palmier.
Voir les choses ainsi demande un effort. En général, on préfère se cramponner à sa vérité pour l’imposer de force aux autres.
Pourtant, agir à propos, donc puissamment, découle toujours d’une capacité à voir toutes les facettes d’une situation, le palmier comme la maison. Comprendre = voir et non penser.
A partir de là, ton action n’est plus une réaction, mais une action éclairée par la puissante lumière de la conscience.
Si tu veux poursuivre l’échange, n’hésite pas. Bonne Journée.